Bienvenue dans notre série podcast « Dynamiser son enseignement avec la vidéo » ,
un podcast consacré à la conception de vidéos pédagogiques accessibles et engageantes.
Dans cet épisode, nous partons à la découverte de la vidéo pédagogique avec Gwenela Caprani,
réalisatrice et auteure du livre « Réaliser une vidéo pédagogique » .
Elle nous explique pourquoi la vidéo, en associant l'image et le son,
est un outil si puissant pour favoriser l'apprentissage.
Vous verrez comment une vidéo pédagogique devient un véritable petit automate capable de vivre sa vie autonome
et d'accompagner chaque apprenant à son rythme.
Nous parlerons aussi de la durée idéale des vidéos selon les disciplines.
Prêt à explorer tout le potentiel de la vidéo pédagogique ?
C'est parti pour l'épisode 2 de la série podcast « Dynamiser son enseignement avec la vidéo »
créé par le service ICAP de l'université Claude-Bernard Lemoyne.
Grâce aux sciences cognitives,
notre cerveau est de mieux en mieux connu et il est de mieux en mieux connu la façon dont sont
réceptionnées les sensations cognitives via...
La parole, via le son, via l'image.
En fait,
ces sciences confirment tout ce que les pédagogues comme Freinet,
comme Makarenko avaient pu constater de façon expérimentale.
Donc,
en ayant cette double confirmation par les sciences cognitives et par l'expérience des
grands pédagogues du passé, on peut dire qu'effectivement,
la vidéo associant l'image et le son est un outil pédagogique efficace.
Selon vous, qu'est-ce que c'est qu'une vidéo pédagogique ?
Une vidéo pédagogique, c'est un petit automate.
C'est-à-dire que la vidéo pédagogique va encapsuler, comme je le dis,
l'expérience et le rapport que l'enseignant, le formateur,
porte à sa discipline.
Et après, le petit automate, effectivement, va vivre sa vie toute seule.
Donc, c'est important qu'au moment de la conception,
L'enseignant sache qu'effectivement,
il va falloir qu'il intègre des choses dans la vidéo qui viennent de lui et de sa discipline,
pour que la vidéo puisse vivre sa vie autonome.
Donc, pour moi, la vidéo pédagogique, c'est un genre de vidéo à part entière.
Et donc, ce que j'appelle un genre de vidéo,
ça va être par exemple une vidéo de documentaire, c'est un genre.
Une vidéo familiale où on filme une fête de famille, c'est un genre.
La vidéo pédagogique, c'est un genre de vidéo qui effectivement,
comme je dis, est un petit automate qui vit sa vie tout seul.
L'enseignant a conçu cette vidéo pour être vue par plein de personnes,
mais la réalité, c'est que cette vidéo, elle est vue, chaque fois qu'elle est déroulée,
elle n'est vue que par...
une seule personne, qui est l'apprenant.
Et cet apprenant, il n'a pas le droit, comme face à plein d'autres vidéos,
de se comporter en spectateur.
Il est appelé à être en plein travail,
et à être en plein travail d'apprentissage.
Et c'est là où la conception de la vidéo pédagogique nécessite de
donner à l'apprenant tout ce qui est nécessaire pour...
que son apprentissage se déroule au mieux dans ce moment-là, le moment où lui,
seul face à l'écran, regarde la vidéo pédagogique.
Comment est-ce qu'on peut adapter la durée de la vidéo en fonction de la capacité de la mémoire de travail ?
La vidéo pédagogique produit une surcharge de travail quand, d'une part,
peut-être on est mal granularisé, il y a vraiment des objectifs beaucoup trop lourds au sein d'une vidéo donnée.
Ce qui fait que, par exemple,
Un apprenant va se retrouver en fin de vidéo en ayant complètement oublié,
parce que sa mémoire est surchargée, quelque chose qui a été dit au début.
La solution est très simple, c'est qu'il fallait faire deux vidéos, tout simplement.
Ça, c'est le premier écueil.
Donc la granularisation répond complètement à cet écueil.
Le deuxième écueil, bien sûr, c'est que la vidéo pédagogique Moi, à mon sens,
par définition, elle n'est jamais isolée.
Donc,
quand un étudiant ou un apprenant aborde une vidéo pédagogique,
il y a d'autres actes d'enseignement qui ont eu lieu avant.
sous n'importe quelle forme que ce soit.
Ce sont ces actes d'enseignement antérieur qui vont faire que l'apprenant va être en mesure,
effectivement, d'assimiler la charge de travail qui est proposée par la vidéo.
Et alors, quelle durée idéale pour la vidéo pédagogique ?
Il se trouve que pour chaque discipline, il existe des durées très typiques.
C'est en fait assez simple.
Plus la discipline est formelle,
Donc plus le concept est concentré,
comme par exemple en mathématiques, en physique,
les vidéos vont être très courtes quand il s'agit d'exposer un concept,
elles vont se développer quand il s'agit de dérouler une démonstration.
Certaines disciplines, comme par exemple le droit,
qui est beaucoup lié à une histoire,
beaucoup lié à un engagement dans des situations sociales, Les vidéos,
typiquement, elles vont faire 15 minutes pour engager un sujet.
En philosophie, là, ça peut,
dans la mesure où il faut impérativement dérouler la démonstration,
c'est typiquement des vidéos de 20 minutes, 30 minutes.
Donc,
le temps type dépend de la façon dont la discipline porte
l'expression.
de ses connaissances.
Les vidéos sont donc courtes, dans des disciplines dites de sciences dures,
ou des disciplines de comptabilité,
où il est très important de comprendre un élément avant de pouvoir l'associer à
d'autres.
On va avoir des vidéos de 2-3 minutes,
mais effectivement elles sont beaucoup plus longues quand il s'agit soit d'expliciter,
soit de démontrer, ou soit...
de disciplines qui sont des disciplines beaucoup plus sens sociales où là,
il est important de faire vivre le concept dans un contexte qui doit bien
sûr être explicité.
La double exposition à la connaissance par les moyens visuels et auditifs favorise le
développement de l'attention et la mémorisation chez les apprenants.
De plus, les multiples avantages qu'offre la vidéo permettent aux étudiants d'apprendre à leur rythme.
Ils peuvent visionner le contenu au moment qui leur semble le plus propice, et ce, autant de fois que nécessaire.
Ils ont la possibilité de revenir en arrière, d'avancer jusqu'à la partie souhaitée,
d'écouter seulement l'audio, d'arrêter sur une image qui représente un schéma ou un graphique, etc.
Ce podcast a été conçu par le service ICAP de l'Université Claude-Bernard-Lyon, dans le cadre du projet Include.
Ce projet a été financé par l'Agence Nationale de la Recherche, l'ANR, au sein du programme France 2030.